Cela fait plusieurs semaines que l'idée de lire un Harlequin me titillait..histoire de vérifier que ces livres sont conformes à l'idée que l'on s'en fait..j'ai donc choisi sur Price un de ces romans en faisant attention qu'il n'est rien de particulier, qu'il soit un roman banal et représentatif de tout ce qui sort dans cette honorable collection. Le présent du destin (rien que le titre déjà..) semblait tout indiqué. Sorti en octobre 07, dans la sous-collection Azur (sous titrée la force d'une rencontre, l'intensité de la passion), il fait 150 pages. On devine que Jane Porter, comme tous les écrivains bossant pour Harlequin est tenue de respecter un cahier des charges assez strict. Je n'ai vraiment pas envie de me moquer de cette 'littérature', qui répond sans aucun doute à une certaine attente..Trop facile de se moquer d'autant que si l'on me proposait d'écrire ça contre un salaire conséquent, je crois que j'en serais incapable.
Bon et bien je viens de le finir. Si on considère l'objectif du roman à l'eau de rose, je dirais que celui-ci remplit son contrat. Bourgeoisie italienne, grande demeure avec terrasse à colonnade. Le héros Maximos Giuliano est un type riche, beau, brun, au sourire ravageur. L'héroïne, Cassandra Gardner est une belle plante, répondant à tous les clichés du genre. Elle est dans le genre sentimental et bien qu'elle aime faire l'amour avec Maximos, elle ne supporte plus que depuis 3 ans, il ne la considère quasiment que comme un objet sexuel. Elle est amoureuse de lui et lui fait part de ses désirs. Maximos qui ne veut s'engager décide de rompre.
Folle de rage, Cassandra décide de se venger en faisant croire à Maximos qu'elle sort avec Emilio, l'ennemi juré de Maximos (ancien associé qui lui a fait une grosse crasse). Quand Maximos voit le couple débarquer au mariage de sa soeur, il est vert de rage et se rend compte qu'il tient encore à Cassandra.
A partir de là et avec le mariage de la frangine en toile de fond, Cassandra et Maximos se retrouvent, font l'amour plusieurs fois et après moultes rebondissements décident d'avoir un enfant et de vivre ensemble. La dernière phrase du livre est 'elle était enfin une femme heureuse'.
Et moi, j'étais un homme heureux...d'avoir fini ce p.... de roman. Je dois dire cependant que je l'ai lu sans déplaisir me plaisant à relever les clichés et les nombreuses incohérences. aucune mauvaise ni bonne surprise dans ce roman..Au pays d'Harlequin, les années passent et les amours aussi... longue vie à Harlequin et que brûlent les feux de l'amour !!
un extrait :
Maximos ne se rendait-il pas compte à quel point elle le désirait ? Elle avait envie de sentir son corps peser sur elle de tout son poids, l'écraser à posséder chaque parcelle de son corps. Envie de se laisser emporter par le tourbillon enivrant des sensations que lui seul avait si bien éveiller, si bien mener jusqu'à l'envol final.
Il prit ses lèvres avec tant d'urgence qu'une digue se rompit quelque part en elle.
Elle capitula sans même résister.
Il se mit à caresser ses bras, ses épaules, ses seins, lui arrachant des gémissements ravis, ranimant des souvenirs de passion enfiévrée. Elle frotta ses hanches contre les siennes, recherchant avidement ce qui lui avait tant manqué.
Le sexe. La domination.
Sa soumission. Oui, sa soumission, se dit-elle silencieusement tandis que Maximos dénudait ses épaules d'une main experte. Elle poussa un cri de bonheur au contact de sa main chaude sur sa peau. Ils se retrouvaient enfin...
Visiblement, quelque chose chez Maximos céda brusquement, lui faisant perdre tout contrôle de lui-même. D'un geste presque brutal, avide, il lui arracha sa robe et la contempla d'un air émerveillé dans ses sous-vêtements de dentelle satinée. Il adorait sa lingerie raffinée, le soin qu'elle mettait toujours à parer son corps pour lui.
Il effleura du bout des doigts la douce ligne de son dos, traçant tout le long une ligne de feu qui se diffusa dans tout son corps. Elle trembla quand ses mains brûlantes se posèrent sur ses fesses. Comme elle aimait sa façon de la caresser, de la meurtrir, de la marquer du sceau de son emprise...
Il la souleva de terre pour la porter jusqu'à un fauteuil recouvert de chintz et l'y installa d'autorité. Elle se laissa faire, prête à obéir au moindre de ses caprices. Elle lui appartenait corps et âme. Il pouvait faire d'elle ce qu'il voulait. Absolument.
Il s'agenouilla devant elle et lui écarta ses cuisses.
- tu es si belle ! murmura-t-il en approchant sa bouche.
Cassandra ferma les yeux et perdit pied tandis qu'il lui infligeait d'exquises tortures.
- Maximos.., le supplia-t-elle dans un souffle, en bougeant inconsciemment ses hanches pour accompagner le rythme de ses caresses.
Mais il semblait sourd à ses prières. Puis il arracha brusquement le string qui protégeait encore son intimité et elle s'embrasa sous son souffle chaud. Ensuite il s'écarta pour la dévorer des yeux, contempler non seulement sa féminité offerte, mais son visage aux pommettes colorées, ses lèvres rouges, ses seins dressés.
- Maximos.., le supplia-t-elle de nouveau d'une voix altérée, méconnaissable.
Cette fois-ci il accéda à sa requête et se pencha de nouveau vers son intimité, glissant les paumes de ses mains sous ses hanches pour la presse contre sa bouche. Poussant un cri elle enfouit les doigts dans ses cheveux, se dissolvant dans les délicieuses sensations qui l'emportaient au-delà d'elle même, vaguement consciente du frottement de son porte-jarretelles. Puis elle se perdit totalement dans cet instant de bonheur sensuel et érotique.
Elle s'arc-bouta contre lui, se tendit au point de se rompre tandis que l'intensité des sensations arrivait à son paroxysme. Elle fut sienne, une nouvelle fois. Elle lui appartenait. Comme un objet, un jouet. Elle était sa maîtresse, sa femme. C'était un sentiment de dépendance horrible. C'était merveilleux. Elle retint son souffle lorsqu'il la pénétra. Ce fut une joie immense de retrouver cette présence virile qui lui avait tellement manqué, cette drogue. Leur plaisir éclata en même temps et les laissa ensuite inertes et épuisés pendant de longues années.
3/5
Loïc, 22h10